Puisqu'en ce moment Michel Gondry surfe sur la vague de l’Écume des Jours, je me suis dit que je pouvais aussi rendre hommage à l'auteur du chef-d'oeuvre.
Boris Vian a tout de l'homme-orchestre : écrivain fantaisiste, poète surréaliste, traducteur assermenté, chanteur populaire, trompettiste éhonté, et inventeur du peignophone. Jazzophile jusqu'à l'extrême, il milita tout sa vie pour la propagation des saxophonades néo-orléanaises sous le commandement du Duc d'Ellington, car il voyait dans cette musique le plaisir suprême de l'ouïe (Armstrong).
Entre deux swings à Villedravret où les zazous zig-zaguent tous azimuts, Boris prend le temps de rédiger un roman fantasmagorique, qui conte les aventures de Colin et de Chloé dans une histoire d'amour s'achevant de manière tragique avec l'apparition d'une plante aquatique dicotylédone dans leur vie. Malheureusement, l'écume du livre ne provoque pas de remous dans la presse : ce n'est pas le pavé dans la mare escompté. Vian n'attendra la postérité qu'à caractère posthume, un véritable arrache-coeur pour le passionné de la vie qu'il était. Il fut loin d'être anéanti : sa mine réjouie affichait toujours les couleurs de l'optimisme, si bien qu'on ne doutait jamais de voir le Vian rose. Il toucha à tous les domaines durant le reste de son existence, en écrivant des pièces de théâtres, en perçant sur les ondes radiophoniques et en émouvant les foules avec sa déclaration pacifique du Déserteur, un hymne encore enseigné dans toutes les bonnes écoles primaires. Il s'éteignit face à une adaptation au cinéma d'un de ses classiques, ce que le réalisateur du film prit pour une critique un brin exagérée. Gageons qu'avec le nouveau long-métrage qui se prépare, il ne ne se retournera pas dans sa tombe - sur laquelle je défends quiconque d'aller cracher.
Voir aussi la brillante version du grand Maëster.
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